Aprés quelques heures d'avion, quelques visites touristiques, et une bonne dose d'impatience, nous avons enfin vu Roger Waters au centre Videotron de Quebec !
J'avais déja vu ce grand artiste sur sa tournée The Wall, à Amsterdam, et avait déja pris une claque en terme d'effets visuels et de fidelité musicale....La, c'était encore un cran au dessus !
Tout d'abord la salle, qui nous rappelle que nos salles Européenes ont encore beaucoup d'efforts à faire pour être au niveau : trés bien indiquée, accessible, vaste, lumineuse, des bars et des salons pour s'asseoir absolument partout, de la nourriture accessible pour toutes les bourses, des bieres non frelatées, des cocktails superbes, et un service sur siège, qui sont par ailleurs trés confortables
Pour le show en lui même, setlist inchangée par rapport à ce que j'avais lu sur l'amérique du nord. Un premier set qui fonctionne superbement, avec comme point d'orgue pour moi cette version de
Welcome to the machine, superbement exécutée, avec un pont excellent. Il fait partie de mes morceaux préférés des Floyd de l'époque, et le voir si bien executé en live fut absolument incroyable.
Concernant les autres morceaux du premier set :
Breathe : superbe ouverture, exécution parfaite, la quadriphonie apporte beaucoup je trouve !
OOTD : souffre de la comparaison avec la version que Gilmour offrait l'an dernier. La basse prends evidémment une autre ampleur, mais le manque de folie sur les cordes des guitares laisse un brin d'inachevé. Mais la basse..... Bref, il fait partie des morceaux que je trouve incomplets avec l'un ou l'autre de nos artistes.
Time : superbement executé, un plaisir de l'entendre, que ce soit par David ou Roger. La qualité de la quadriphonie renforce encore la puissance de ce morceau que j'adore
TGGITS : une version bien plus fidèle à l'enregistrement studio, peu de liberté laissées aux choristes ( a l'inverse des live de David ou chaque soir semblait différent ). Cependant, elles font largement le travail, et rendent cette version incroyablement fidèle. Mention spéciale au choix de Roger d'enchainer Time et ce morceau, ce que je trouvais dommageable dans les shows de David
Les morceaux solo : point noir ENORME au public canadien. Dés les premières notes, les gens se levaient, parlaient haut et fort, quittaient la salle, au point de laisse un bon tiers des sièges vides pendant The Last Refugee. Je ne suis pas fan de ce morceau non plus, mais un minimum pour un artiste qui souhaite faire découvrir ses nouveaux morceaux semble de rigueur pour un show comme celui la....
WYWH : Ca reste pour moi un morceau que David jouait, joue et jouera mieux. Néanmoins, joli travail sur la fidelité a la version studio, mais j'ai moins vibré que lors du même morceau par David. Je préfère quand même l'entendre à ce moment la du concert plutôt que comme premier morceau Floydien comme l'an dernier
ABITW (x3) : Y'a pas à dire, même si ce ne sont pas mes morceaux préférés, Roger y mets une telle énergie que j'ai été entrainé dans le morceau en quelques notes. La mise en scène avec ces enfants prisonnier puis danseurs et leur tee shirt Resist colle bien au message, sans donner le sentiment d'en faire des tonnes. Belle fin de premier set aprés les longueurs du nouveau matériel solo !
Avant d'en venir au deuxieme set qui m'a fait littéralement décoller de ma chaise, petit mot pour les deux sacs à vins irrespectueux que nous avions juste derrière nous : ils hurlaient litterallement pendant tout le concert, juste pour parler entre eux, sans meme regarder le concert. A plusieurs reprises j'ai du leur demander de la ferme, d'abord poliment, puis un peu moins... Le zenith de leur idiotie était au début de WYWH, l'introduction à la guitare sèche si mélodieuse fut interrompue par un " OOOOOHHH BEN TIENS LA GUITARE SÈCHE C'QUAND MÊME PO MAL HEIN" ( a imagienr a 120dB avec un accent quebecois hyper marqué ). Avant même que je puisse réagir, sa voisine de 70 ans lui a balancé un énorme "TA GUEULE" qui aurait pu me faire pleurer de joie. Fin de la parenthèse "qualité de vie au Québec" !
Aprés quelques raffraichissement, le deuxième set débute, et la claque arrive droit sur nous :
Dogs Je savais que j'allais enfin entendre ce morceau en live, et je n'ai pas été decu. L'entrée en matieère avec la battersea station qui surgit du milieu de la salle est magnifiquement réussie, quoi que ce que vous avez pu lire sur les écrans latéraux reste vrai : ils gènent beaucoup. Par chance j'étais placé dans les gradins latéraux, pas trop eloigné de la scène, donc ils ne m'obstruaient que partiellement la vue sur les artistes. Pour d'autres, ce devait être au mieux inutile, au pire trés gênant. J'essayais d'imaginer qu'il conceptualisait un mur non plus entre les artistes et le public, mais au sein du public, ca m'a un peu aidé à les tolérer^^
Le morceau quant à lui est incroyable de fidelité et de puissance : on sent tout de même Jonathan Wilson un peu à la peine sur certains phrasés du solo, mais ca reste une execution fantastique, accompagnée de visuels magnifiques.
Pigs La encore, j'attendais impatiemment ce morceau en live. Execution toujours parfaite, des musiciens qui savent pertinnement ce qu'ils sont en train de jouer, et qui le font bien. Beaucoup beaucoup de Trump en visuels sur ce morceau : ça aussi je m'y attendais, et je n'ai pas senti de relan particulier du public. Peut être que c'était plus clivant aux USA, la ça allait et le public semblait apprécier le message. Il a juste changé de cible avec son temps : maintenant que Thatcher n'est plus à abattre pour lui, il a trouvé son nouveau Pig et il le fait savoir !
Money Je rebondis encore sur une comparaison David/Roger, puisque les deux nous font apprécier ce morceau. Pas de préférence particulière entre les deux versions : elles sont toutes deux fidèles et entrainantes, sans aucun couac, mais sans grande surprise non plus. Point noir aux visuels : aprés le bolus de Trump qu'il nous donne sur Pigs, il aurait pu s'abstenir d'en remettre une couche avec Money
Us and Them Un morceau que j'adore aussi, et une version superbe, à laquelle les choristes apporte vraiment quelque chose.
Smell the roses Pareil qu'au premier set : le public fut désolant. Ce morceau n'est pas forcément le meilleur, mais il reste entrainant et suffisamment technique pour que les musiciens aient l'air d'y passer un bon moment. Pour ma part je le trouve assez anecdotique et aurait largement preféré qu'il insère ici le morceau titre de son nouvel album, que je trouve autrement meilleur
Eclipse/Brain damage Alors la.... Meme sans compter les effets visuels, ce fut une claque. J'adore la fin du dark side grâce à cet enchainement musical, et j'ai eu les larmes aux yeux de la première à la dernière note. C'était absolument superbe, émouvant, parfaitement executé. Vous le sentez mon fan-boyisme aigu ?
Les effets lasers avec ce prisme et ces rayons multicolores donnaient quelque chose d'incroyable. Je retiendrais probablement cette image, quand dans 40 ans je raconterais à mes petits enfants ce que c'était de voir du Floyd ( 25% pour être exact ) sur scène.
Aprés cela, nous avons eu droit à une séquence incroyable. L'ovation du public a été tellement forte et tellement longue que notre Roger a laissé couler quelques larmes, et a eu du mal à reprendre la parole sereinement pour présenter le groupe. Les gros plans sur l'écran géant de ce monsieur reputé dur, en train de sécher ces larmes devant un public qui l'ovationnait à tout va était quelque chose de trés fort.
Une fois le groupe présenté, le rappel a debuté avec une version trés douce et calme de Mother, accompagné des voix féminines des choristes, pour un rendu superbe. Comme je l'ai déja lu, ce morceau mérite pour moi des voix féminines et ce fut un vrai bonheur d'y assister en live.
Enfin, derniere morceau, avec un Comfortably Numb déja entendu 4 fois par Gilmour, et donc une barre trés haute à dépasser ( en particulier ce show du 30 septembre au RAH... ). Je ne m'attendais bien sur pas à un solo du même niveau, et je n'ai pourtant pas été décu. La voix de Waters sur ce morceau est toujours parfaite ( chante-t-il vraiment dessus ? ), et Kilminster fait le job à la guitare. Les phrasés sont différents, mais le talent de ce monsieur permets d'offrir une version vraiment superbe de ce morceau. Il se lache bien assez sur la fin pour faire vibrer tout le public, et moi avec !
Mention spéciale à David Kilminster, qui est un guitariste que j'apprécie énormément, et dont les qualités musicales me surprennent à chaque fois ! Pour avoir eu la chance de le voir tourner avec Steven Wilson, je peux vous assurer qu'il n'y a pas que sur du Floyd qu'il arrive à sortir des sons incroyables de sa guitare !
Bref, pour conclure ce court rapport :
Les + : Une exécution magistrale de morceaux Floydiens que nous ne voyons que peu en live : Dogs, Pigs, WTTM, Brain damage, Mother...
Des effets visuels epoustouflants, en particulier sur le deuxième set
Des musiciens et choristes qui semblent prendre leur pied et font un travail fantastique pour offrir des versions collant au plus prés du matériel original
Une salle dantesque
Une mamie géniale qui fait fermer le clapet aux gorets alcooliques derriere moi !
L'émotion palpable de Roger à la fin de Brain damage
Les - Un public peu respectueux, qui a besoin de sa bière et son hot dog toutes les 30min....
Un matériel solo assez peu à la hauteur dans l'ensemble, par rapport au reste de la setlist
Les écran latéraux trés génants pour une bonne partie du public ( heureusement, ils ne sont la que pour 25% du concert )
Pour ma part, j'ai été tellement convaincu, que j'ai déja mes billets pour aller le revoir au BST à Hyde Park....
Quelques photos ( que je mets volontairement en faible résolution pour ne pas surcharger la page ):