[SPOILER] les forumeurs au Royal Albert Hall : REACTIONS POST-CONCERTS

David Gilmour, Royal Albert Hall, 25 septembre
Now I know how many holes it takes to fill the Albert Hall

Les lumières s'éteignent. On commence en douceur par 5 A.M., puis Rattle That Lock. Comme espéré, je me prépare donc à une première écoute en live du nouvel album. Le morceau-titre passe bien dans l'ambiance, conclu par un solo que je trouve plutôt réussi. Et on embarque sur Faces of Stone. Magnifique ! Morceau mélancolique, avec cette rythmique ternaire, j'apprécie beaucoup.

Puis Gilmour prend la parole, annonce qu'après ces quelques titres du nouvel album, il va passer à "Some older tunes" et annonce à ma grande surprise qu'il va jouer Wish You Were Here ! Morceau plutôt habituel des fins de soirées, c'est assez bizarre de l'entendre là, mais ça passe bien au final. Il vient surtout ouvrir ce que j'interprète comme une séquence hommage à Rick, puisque s'enchainent ensuite A Boat Lies Waiting (très émouvante, avec la voix de Wright qui résonne dans toute la salle au début), The Blue, Money et Us & Them. Seule Money peut sembler incongrue à ce moment-là, mais elle permet en fait de relever l'attention au milieu de tous ces titres à consonance triste ou nostalgique. Et l'interprétation propre, sans fioritures, ni woo-hoo de la part des choristes en fait finalement une belle version. Pas un mot de Gilmour pour son ami, ni même une reprise d'un de ces morceaux, ce que personnellement je trouve assez dommage.    

Pour le morceau suivant, une personne supplémentaire vient se placer sur scène aux claviers. Il s'agit en fait de Gabriel, le fils de Gilmour (que celui-ci présentera brièvement à la fin du morceau). Ce titre -In any Tongue- accompagné de son clip est tout bonnement magnifique, très poignant (même si je trouve les refrains chantés par les choristes un peu poussifs), et le solo final est de toute beauté. Sans conteste une des perles de l'album ! Le set finit par un High Hopes, accompagné des images de 1994, très plaisant pour les yeux comme pour les oreilles. Puis Gilmour annonce le traditionnel entracte.

Le deuxième set commence de façon endiablée par un excellent Astronomy Domine. Interprétation impeccable et effets lumineux au top. Un vrai délice. Suit un Shine On You Crazy Diamond dispensable, véritable copié-collé de la version 1994 : mêmes interprétations, mêmes césures et même film (sympa à revoir malgré tout). Puis, surprise avec Fat Old Sun, que je n'attendais plus vraiment. Une belle version, que je trouve même meilleure qu'en 2006 et surtout quel solo de folie ! La standing ovation qui a suivi était vraiment méritée.  

Retour à du matériel solo ensuite : On an Island (attendue, mais bien interprétée), The Girl With A Yellow Dress (intéressante, et le clip sympa, mais elle tombe un peu à plat à ce moment du show) et... Today ! C'est quoi ce "truc" au juste ? Ça surprend un peu au début, ça pique un peu les oreilles aussi, mais finalement on s'y fait quand même je trouve. Ça reste du pur style Gilmour. Rétrospectivement, c'est même dans la lignée de pas mal d'autres chose qu'il a faites (c'est pas un chef d’œuvre, on est d'accord...   )

Encore un inattendu ensuite : Le gros son de synthé et les vibrations qui l'accompagnent trahissent Sorrow ! Je ne suis pas méga fan de ce morceau, mais il faut reconnaitre que l'intro est vraiment taillée pour le live. Ça prend au tripes et ça remue tout... ces sensations me ramènent tout droit en 1994. (Bon et puis, chose promise, chose due comme on dit !   ) Ensuite, à partir de la fin du morceau et jusqu'à la fin du concert, toute une foule de gens envahit le parterre et se presse devant la scène. Le reste des gradins (du moins, ce que j'en vois de ma place) se lève : le final se fera debout.

Et quel final ! Pas dans le choix des morceaux, classiques de chez classique, mais plutôt dans les visuels : absolument impressionnants !    Des effets stroboscopiques sur Run Like Hell, des nappes lumineuses de toute beauté sur Time, avec Mr. Screen qui se prend pour une éclipse de soleil et le final sur Comfortably Numb avec ces lasers dans tous les sens. Gé-nial ! Ça arrive même à faire passer la déception de ne pas avoir eu de vraie prise de risque dans la set-list.  

Un dernier mot sur les musiciens : impeccables, comme on pouvait s'y attendre. Entre Carin toujours aussi en retrait, malgré son rôle de premier plan, Pratt toujours aussi jovial et manifestement heureux d'être là, Manzanera et DiStanislao désormais bien intégrés, on oublierait presque les nouveaux :  Bryan Chambers et Louise Marshall aux chœurs n'étaient à mon avis pas indispensable (m'en fiche, je ne les voyais pas de ma place) ; Kevin McAlea aux claviers et Joao Mello au sax par contre font correctement le job.


Set-list :
1 :
5 A.M.
Rattle That Lock
Faces of Stone
Wish You Were Here
A Boat Lies Waiting
The Blue
Money
Us and Them
In Any Tongue
High Hopes

2 :
Astronomy Domine
Shine On You Crazy Diamond (Parts I-V)
Fat Old Sun
On an Island
The Girl in the Yellow Dress
Today
Sorrow
Run Like Hell

Rappels :
Time / Breathe (reprise)
Comfortably Numb