Bon allez, je me lance dans un compte-rendu détaillé.
Brest, Parc des expos de Penfeld - 29 mars 2011Le début du concert est annoncé à 20:00. J'arrive sur place vers 19:30. Pas un chat ou presque, le parking est étrangement calme, loin de l'effervescence généralement constatée avant un concert... me serais-je trompé de lieu, de date ou d'heure ? Apparemment non. Je rentre dans la salle et on me donne les fameuses lunettes polarisantes pour les effets 3D. A l'intérieur c'est effectivement pas la foule des grands jours, mais ça se remplit gentiment. La scène est impressionnante et on remarque surtout l'immense écran circulaire qui trône au fond. Sur cet écran, le visuel Dark Side australien et un message indiquant que les effets 3D sont dans la 2ème partie du concert. On peut ranger les lunettes pour l'instant.
Je suis plutôt bien placé : 5ème rang, en face de la scène. Plutôt sympa. Un coup d'œil autour de moi, le public est très hétérogène et va de (assez) jeune -j'ai vu des gars qui devaient avoir une 15aine d'année- à (relativement) âgé -le public originel du Floyd, la 60aine bien tassée.
20:00 pile, les lumières s'éteignent et les premières notes de synthé retentissent dans la salle. Ceux-là sont tout aussi ponctuels que leurs illustres modèles. D'ailleurs ça se confirmera par la suite : un premier set d'un peu plus d'une heure, suivi de 20 min de pause, puis une deuxième partie d'1H30. Organisation très floydienne ! Ils poussent d'ailleurs le mimétisme jusqu'aux fameuses caisses noires contenant le matos (celles que l'on voit dans
Pompeii), sur lesquelles il est écrit non pas "PINK FLOYD LONDON", mais "AUSSIE FLOYD ADELAIDE".
La set list, apparemment la même pour toute la tournée :
Shine on you crazy diamond (Parts 1-5) [sans coupes franches ni transitions hasardeuses !]
Welcome to the machine [avec un film digne d'un économiseur d'écran Windows]
Coming back to life [transition un peu rude, mais on aura pire...]
Arnold Layne
Sorrow
Learning to fly
Dogs
Speak to me
Breathe
On the run
Time / Breathe (reprise)
The great gig in the sky
What do you want from me [là, la transition fait mal ]
Careful with that axe, Eugene
Money
The happiest days of our lives
Another brick in the wall (Part 2)
Wish you were here
One of these days
Comfortably numb
Rappel : Run Like Hell
Quelques détails :
Arnold Layne : J'apprécie. Frais et inattendu, c'est super ! Celui-là il décoiffe. Les télécaster sont de sortie et c'est parti pour un bon (mais bref) moment de rock.
Dogs : Ce morceau est à des années lumières de l'original. Le guitariste et le clavier font ce qu'ils peuvent, c'est peut être très juste dans les notes, mais le son n'y est pas. Pour moi, ça ne passe pas... dommage.
Speak To Me :Excellente entrée en matière, film en 3D où on voit un kangourou chercher un disque à mettre sur sa platine : un fameux prisme (clameur du public). Les effets sont pas mal. C'est à peu près le seul moment sympa avec la 3D. Après, ça devient vite gonflant, voire sans intérêt.
A la fin de
Great Gig , je m'apprête à entendre les sons de tiroirs-caisse familiers (je me prends même à rêver à une intégrale
Dark Side), mais... stupeur ! horreur ! on nous sert un
What do you want... Le choix artistique est quand même très mauvais, là.
Je ne reviendrai pas sur
Careful, pour moi raté (même si c'est très sympa d'avoir essayé
)
La dernière partie (à partir de
Money) est certainement la meilleure à mon goût avec tous les gold du groupe. Je n'irai pas dans le détail, tout était impeccable, sauf les faux effets 3D, finalement très gonflants. En parlant de gonflable, on a droit à un teacher plus vrai que nature sur ABITW, un kangourou joyeux sur OOTD (excellent) et un cochon (bien caché) sur RLH. Sur tous ces morceaux le groupe est à l'aise et il s'éclate. Sur
Run Like Hell, tout le monde est debout dans une très bonne ambiance.
Au final un bon concert, malgré quelques mauvais moments. Les bémols à signaler :
- pas de lasers ni de quadriphonie, contrairement à ce qui était annoncé ;
- l'écran est placé derrière les musiciens et pas au-dessus (mais je pense que c'est à cause de la taille de la salle). Du coup ça masque un peu ;
- les films projetés sont quand même très
sheep cheap et bien souvent sans intérêt (il y en a trop en fait)
- enfin, la distribution scénique ne respecte pas les codes floydiens : le clavier en plein milieu, une guitare de chaque côté, les choristes sur la droite et le batteur à gauche (bon, OK, c'est du détail
). A noter que côté guitaristes, on a droit à deux Gilmour pour le prix d'un : un gros chauve avec sa strat noire et un jeune chevelu avec sa strat rouge. Intéressant, non ?
Enfin, beaucoup de morceaux de Pink Floyd (1987) Ltd. Un peu lassant tout de même. Mais on les sent plus à l'aise là dessus que sur le Floyd vintage !
Ah et une petite pensée pour Merlin
que je n'ai malheureusement pas pu rencontrer... la faute à un train !