Pour être plus précis, et corriger légèrement ce que dit Frenchy, il s'agit précisément des droits d'exploitation du catalogue, inclus ce que l'on appelle les "masters", c'est-a-dire tout ce qui a été enregistré dans un studio ou un concert - publiée ou non -, ce que l'on appelle en langage courant, les "droits de production".
Dans le cas de Pink floyd, Warner ne possède pas les droits de production, en rachetant EMI, mais la licence exclusive de la distribution des enregistrements déjà existant. Mais c'est Pink Floyd Music ltd qui décide ce qui sera distribué - versions remastérisées, etc -, gardant le contrôle de l'utilisation du catalogue, bref sur ce qui sortira qui sera alors distribué par Warner.
Par ailleurs, contrairement aux droits de production, les droits exclusifs de distribution sont souvent limite dans le temps, selon les contrats.
Cela ne concerne aucunement les droits d'auteur/compositeur.
Pink Floyd Music ltd - et ses filiales - est détenu a égalité des parts entre Waters, Gilmour, Mason et les heritiers de Rick.
Ce que ça implique pour les fans?
Pas grand chose, mis a part de temps a autre des hérésies, comme l'utilisation d'une composition dans une pub pour shampoing, pour prendre un exemple extrême, des compilations ou dans le meilleurs des cas, des éditions de "live" inédits. C'est aussi les acheteurs qui négocieront les futurs contrats d’édition du catalogue, par exemple avec un futur concurrent de Spotify, etc.
En gros, le groupe perd le contrôle sur l'utilisation de sa musique.
Je ne suis pas sur que la Pandémie y soit pour quelque chose, mais effectivement c'est une tendance de fond, aujourd'hui, sans doute parce que les géants de la musique doivent réinventer leur business, avec la disparition progressive de la distribution des supports matériels(CD, LP, etc). Ce qui pousse les majors a faire des offres qui ne se refusent pas.
L'avenir dira si l'investissement sera payant - j'ai lu quelque part (dans le cas de Springsteen) que les catalogue se vendent entre 20 et 30 fois le bénéfice annuel - c'est énorme. Faudra que la base de fans se renouvelle, que la musique de Pink Floyd plaise encore aux enfants de nos enfants, bref le pari est risqué.
Et c'est évidemment fiscalement intéressant pour les artistes qui ne paieront qu'une fois des éventuelles taxes sur les plus-values (capital gain tax) alors que les royalties des droits de production sont des revenus soumis a l’impôt normal, quelques fois a plusieurs niveaux: taxes sur les societes (ici Pink Floyd music ltd) + taxes sur les dividendes qui sont reversés aux actionnaires, impôt sur le revenu, etc. et ce, chaque année.
A la question "qu'en pensera Roger?", pour lui cela fera un petit pactole supplémentaire qui ne changera fondamentalement rien, puisqu'il n'a déjà plus son mot a dire au sein de Pink Floyd Music ltd, alors que ce soit Dave aux commande ou un cadre de la Warner, cela ne changera rien pour lui puisqu'il conservera ses droits d'auteur, de compositeur, ainsi que le droit moral sur "ses" morceaux (bref, il pourra toujours les jouer sur scene a 110 ans si il le veut).
Par contre, c'est un beau cadeau pour Nick et les héritiers de Rick.